A la tête de deux restaurants renommés, l'un à Paris et l'autre à Londres, Hélène Darroze est une voix influente dans le monde de la gastronomie. Récompensée récemment comme la meilleure femme chef du monde par le prix Veuve Clicquot, elle s'exprime avec passion sur la place des femmes dans ce domaine encore majoritairement masculin.
Un prix qui porte un message fort
Hélène Darroze souligne l'importance de cette distinction, non seulement pour elle-même, mais aussi pour l'ensemble de ses équipes. "Ce prix représente un espoir pour les femmes chefs, qui sont encore sous-représentées dans la profession. Il est crucial de mettre en lumière leurs talents et de les encourager à poursuivre leurs ambitions", confie-t-elle. Actuellement, dans ses cuisines, les femmes représentent environ 25 à 33 % des équipes, un chiffre qui varie selon les périodes.
Les différences de sensibilité en cuisine
Pour Hélène, la cuisine est une question de sensibilité. "Je cuisine avec mes émotions et mon instinct, ce qui est souvent perçu comme une caractéristique féminine", explique-t-elle. Elle observe par ailleurs, que les hommes tendent à s'orienter davantage vers les techniques. "Cela dit, il existe sans doute des chefs masculins dotés d'une sensibilité féminine, tout comme certaines femmes chefs peuvent être très techniques. La diversité est une richesse dans nos cuisines."
Un chemin semé d'embûches pour les femmes
Les femmes rencontrent encore des obstacles significatifs dans leur parcours culinaire. "Pour atteindre des sommets, il faut faire des choix difficiles", admet Hélène. Elle-même mère tardive, elle note que beaucoup de jeunes femmes choisissent souvent une vie de famille plus équilibrée, ce qui peut les éloigner de la haute cuisine, exigeante en termes de temps et d'engagement.
Toutefois, elle ne ressent pas que la gastronomie soit nécessairement un milieu misogyne. "C'est une industrie exigeante, certes, mais je crois fermement que les femmes ont toute leur place ici. Je souhaite inspirer la prochaine génération et leur donner les moyens d'évoluer dans ce domaine", conclut-elle avec optimisme.







